Cours de l'ASPF et Assemblée générale de l'association : le dessous des œuvres - Du manuscrit au livre : les archives littéraires

9 novembre 2024

8h30 - 17h15 | Lausanne, UNIL, Campus de Dorigny, Bâtiment Géopolis, salle 2144

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Programme de la journée


8h30-9h : Accueil (ASPF) (café croissants)

9h00-9h15 Introduction : En amont de l’imprimé (Daniel Maggetti)

9h15-10h Cours 1 : Les manuscrits, pour quoi faire ? (Daniel Maggetti)

10h-10h45 : Cours 2 : L’édition scientifique des textes littéraires (Stéphane Pétermann)

10h45-11h Pause

11h-11h45 Cours 3 : Écritures du quotidien (Alessio Christen)

11h45-12h Discussion


12h00-13h30 Repas de midi

13h30-14h30 Assemblée générale de l’ASPF


14h30-15h15 Atelier 1 : Les étapes d’Aline de C. F. Ramuz (Daniel Maggetti)

15h15-16h Atelier 2 : Les coulisses des récits de voyage de Nicolas Bouvier (Stéphane Pétermann)

16h-16h15 Pause

16h15-17h Atelier 3 : Du journal à l’œuvre : Autour de ma mère de Catherine Safonoff (Alessio Christen)

17h-17h15 Discussion et clôture


Contenu du cours

La journée a pour but d’explorer le domaine des archives littéraires et de leur apport dans l’approche, la compréhension et l’interprétation des textes. Les cours de la matinée proposeront des réflexions à valeur générale, suivant des points de vue complémentaires et à partir de divers exemples. Les ateliers de l’après-midi s’attacheront à des études de cas sous-tendus par des questions spécifiques, en intégrant la perspective des possibles modalités d’une application en classe des démarches suivies.


Cours 1 : Les manuscrits, pour quoi faire ? (Daniel Maggetti)

À l’ère du numérique et de la digitalisation, à quoi bon et pourquoi prendre en compte les archives littéraires dans l’étude des œuvres ? Cette approche n’est-elle pas portée par un sursaut nostalgique, ne témoigne-t-elle pas d’un passéisme à proscrire dans l’apprentissage contemporain de l’analyse littéraire ? À l’aide d’exemples d’œuvres d’auteur.e.s de Suisse romande, le cours va illustrer quelques retombées enrichissantes de la prise en compte des matériaux manuscrits.


Cours 2 : L’édition scientifique des textes littéraires (Stéphane Pétermann)

Qu’est-ce que l’édition scientifique des textes littéraires ? À partir de quelques exemples d’écrivains romands (C. F. Ramuz, Monique Saint-Hélier, Guy de Pourtalès notamment), nous réfléchirons aux enjeux propres à l’édition de texte. Quand nous lisons des textes en classe de français, les élèves n’ont pas conscience du travail qui a conduit à la mise à disposition du roman ou des nouvelles qu’ils ont sous les yeux. Que signifie éditer un texte ? Y a-t-il plusieurs manières de le faire ? Quelles sont les étapes de ce travail ? Peut-on se passer du travail éditorial ? Ce sont là quelques-unes des questions auxquelles nous tâcherons de répondre.


Cours 3 : Écritures du quotidien (Alessio Christen)

Ce cours vise à montrer en quoi les manuscrits des écrivains peuvent être marqués par une pratique d’écriture personnelle qui, en retour, non seulement nourrit l’œuvre, mais la caractérise. Les cas de Gustave Roud et de Catherine Safonoff permettent notamment de mettre au jour des principes d’écriture qui révèlent un traitement original et créatif du matériau biographique. Ils offrent par là l’occasion de réfléchir concrètement à une question très présente dans la littérature contemporaine, celle des apports de la fiction pour dire le réel.


Atelier 1 : Les étapes d’Aline de C. F. Ramuz (Daniel Maggetti)

Premier roman publié par C. F. Ramuz, Aline (1905) est fréquemment l’objet d’une lecture dans le cadre scolaire. L’atelier se propose d’examiner en détail la genèse du texte et de mettre en évidence les éléments que le récit définitif ne contient plus, mais qui permettent d’élargir la compréhension du projet de Ramuz et l’interprétation de l’histoire qu’il a élaborée.

 

Atelier 2 : Les coulisses des récits de voyage de Nicolas Bouvier (Stéphane Pétermann)

Qui ne s’est jamais demandé quelle était la part de vérité dans un récit se donnant pour autobiographique ? Et comment faire pour dévoiler la vérité historique derrière la fiction ? Le recours aux archives littéraires (lettres, journal, romans en chantier) permet parfois de démêler le vrai du faux, comme chez Nicolas Bouvier (1929-1998). Auteur d’un récit de voyage « culte » (L’Usage du monde, 1963) et d’une œuvre de maturité magistrale (Le Poisson-scorpion, 1982), Bouvier a aussi laissé des lettres à son compagnon Thierry Vernet (Correspondance des routes croisées, 2010) et des brouillons de L’Usage du monde, qui permettent de restituer – du moins en partie – les conditions réelles du voyage relaté dans ces deux ouvrages. Bienvenue dans les coulisses d’un voyage fondateur !


Atelier 3 : Du journal à l’œuvre : Autour de ma mère de Catherine Safonoff (Alessio Christen)

En partant des documents préparatoires du récit Autour de ma mère (2007), l’atelier propose d’observer concrètement les choix et le traitement opérés dans une matière personnelle, reprise et remodelée, pour aboutir à une œuvre littéraire. Il permettra ainsi de poser un regard aigu sur une œuvre autobiographique ou autofictionnelle achevée, de mettre en exergue une subjectivité auctoriale face à l’éventail des possibilités qui s’offrent à elle, et aussi plus largement de réfléchir aux enjeux et aux modalités de l’élaboration d’un discours sur soi.


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